Lieu: Siou Blanc, Var
Un programme chargé pour ce week-end :
Samedi 26 : travaux au cyclo (Franck et Alan)
Dimanche 27 : travaux au cyclo (Yves et Laurent, Pierrot à la Topo) + initiation falaise le matin et Dragon l’après-midi ; (Zette, Mimi, Manon, Julie, Pierre-Yves, Laure et Franck)
Samedi : On se retrouve avec Alan devant la célèbre boulangerie de Solliès vers 9h45. Nous nous sommes donnés comme mission d’aller voir un puits (visiblement inexploré) repéré lors de l’escalade du samedi 8 décembre 2007, vers le puits Dominique et de redescendre le matos de désobstruction au fond. Nous commençons la descente à 11h avec un bon kit chacun (perfo, batterie, etc.) Dès les premiers puits ça mouille ! Dans le P160, on a l’impression d’être sous une bonne pluie de printemps. Arrivés à destination (-330M) avant midi, nous équipons sur amarrages naturels et je me lance apparemment en « première ».
Effectivement, beaucoup de boue, et pas de trace. Je descends une vingtaine de mètres et... Me retrouve au fond du puits dominique. Cette faille est parallèle au puits. Pendant qu’Alan me rejoint, je jette quelques cailloux dans une lucarne repérée à la descente. Ca file un peu, mais c’est très étroit. Nous décidons donc de remonter. Après avoir avalé un sandwich, nous rééquipons le puits Dominique par la voix normale et atteignons le fond vers 14h. Le méandre du fond n’est pas très large et au loin, on entend le bruit d’un ruisseau. Sur les 2 cotés, 2 banquettes de 8cm de boue lubrifient notre progression. La sortie du méandre rejoint une autre faille et le bruit de ruisseau devient torrent. D’où peut venir toute cette eau ? Une étroiture verticale conduit vers le haut de la faille. Nous avons du mal à tenir à 2 et les parois sont recouvertes d’une épaisse couche de boue.
Je descends vers le fond par un ressaut de 6m guidé par le bruit de la rivière ! La faille se pince mais j’aperçois derrière une lucarne, les cailloux qu’Alan lance dans une fissure du haut. Derrière, ça résonne, la suite est donc là. Pendant que je fais un « trou » au perfo, Alan retaille le méandre à la massette.
Le temps passe vite, je fais quelques photos puis nous attaquons la remontée vers 16h30. Dès le fond, Alan casse la sangle de son bloqueur de pied, la remontée sera donc un peu plus lente… sortie 19h !
Franck
Pour la vidéo cliquez sur ce lien:
http://galamaoud.free.fr/the%20Loulou%20River.wmv
Dimanche: Nous retrouvons Pierrot à 8h30 à la boulangerie de Solliès. A 10h, nous commençons la descente. Tout est très humide. 10 jours après les pluies, les puits gouttent et ruissèlent. C’est bien mouillé que nous atteignons le fond à 11h44 quand Pierrot regarde sa montre.
La rivière est toujours là et coule avec la même intensité. Nous en avions été informés par Alan et Franck venus la veille. Ils ont fait une pénétration dans la faille du puits Dominique vers -330. Ensuite ils ont commencé la désobstruction de la faille du fond. Le choix de l’emplacement était bon, nous n’avons plus qu’à continuer.
Pierrot nous abandonne. Après la topographie de la faille, il commence celle du méandre rasqueux et entame ensuite la remontée.
Elargir à droite, élargir à gauche, élargir au fond, c’est encore étroit. Petit Laurent me passe la massette, je casse quelques arrêtes et lui redonne. A l’aide de lentes reptations, je m’avance vers les immensités profondes et résonnantes, mais mon bras se coince contre un ressaut de boue. Je regarde, je recommence, j’essaie autrement, mais il finit toujours pareil et il manque 3cm pour passer le coude. Pourtant je suis bon pour le soulever !
Laurent le petit devait se frotter les mains avec un sourire en coin en regardant mes pathétiques tentatives. C’est bien à contre cœur que je lui abandonne la place pour la première.
Grâce à ses articulations supplémentaires, il s’engage dans la suite de la faille. Elle continue en méandre et il disparaît là-bas dans la nuit. Le dieu du royaume des ombres veille et ce n’est que justice si sa lumière défaillante ne lui permet pas de voir jusqu’à la rivière. Cependant, il a repéré une suite descendante à élargir.
Encore un peu d’énergie et le passage n’est plus une étroiture. Cependant une raymonde est en travers. Pendant que je déblaie la pavasse, Lo range le matos et quand j’en suis venu à bout, il est temps de se mettre en route. La rivière sera pour la prochaine fois.
Transis, trempés, dégoulinants de boue jusqu’au fond de nos gants, nous nous arrêtons après le méandre pour enfin nous sustenter. Le réchaud, bienvenu, nous permet une boisson chaude et de nous sécher les mains pour rouler une cigarette. La remontée est arrosée et pas au champagne. Ca lave toujours d’autant nos combis et je profite des ruisselets pour rincer maintes fois mes gants. C’est à 22h que nous rejoignons la surface. Les appels en absence affluent dès que nous dépassons le cercueil. Il s’en est fallu de peu, encore une fois, pour que le secours nous attende à la sortie. Dommage, nous aurions eu le pastis.
Yves
Dimanche : Au Gas, pendant qu’il y en a qui cherchent la rivière au cyclo, d’autres font leur première verticale.
Après les falaises du matin, Laure, Franck, Pierre-Yves, Mimi, Manon, Julie, Christine et moi nous retrouvons sur le sentier vers le Dragon. Le plateau était particulièrement vert, fleuri de tapis d’iris jaunes.
Pierre-Yves (orthoptiste de son métier), Manon (10 ans) et Julie (8 ans) descendaient le puits du Dragon pour la première fois en autonome.
Comme elles sont tombées dans la spéléo quand elles étaient petites, cela ne leur a posé aucun problème…à Pierre Yves non plus d’ailleurs, qui a profité d’un accident de pantin de Laure pour arriver le premier.
Outre le Dragon, au fond du puits, Julie a découvert un petit lézard qui a apprécié le creux de sa main pour se réchauffer, et Manon une araignée qui a déployé son fils de 27 mètres pour venir nous donner une leçon de vitesse en « remontée sur fil ».
Comme d’hab, Franck et Laure ont assuré l’équipement et la sécurité de la petite troupe dans la bonne humeur, la gentillesse et les bisous.
Maman était fière, sur le chemin du retour, d’avoir amené ses « poulettes » en spéléo sans leur papa, qui, lui, était occupé à cyclopibusser. Christine avait disparu de Spélunca pour vivre une aventure électrique avec Guy, Hervé et Laure.
Au retour, nous sommes allés voir s’ils étaient sortis. Seule la voiture de Yves attendait comme une âme en peine.
… un salut à Fifi et Denise et nous rentrons.
Zette
Un petit ajout par rapport à la matinée falaise :
Pierre Yves arrive 20 minutes à la bourre et en reste désolé (hi hi hi, si il savait que pour nous ceci est un exploit !). Il s’élance sans appréhension du haut des falaises, maîtrise les techniques de sécurité, monte, descend, remonte…les fractios ne lui font plus peur, le vertige lui est presque passé.
Les filles et Mimi se baladent sur leur corde.
Laure