Grotte de l’Ermoy
Du 19 au 22 février 2009
Lieu : Haute-Savoie, Samoëns
Participants GAS : Laurent
Participants divers clubs : Alan, Michel Guis, Hervé Tainton et tout une ribambelle de Vulcains.
Compte rendu :
Prologue : AG du CDS : Michel propose de l’accompagner au Jean-Bernard. Le but est de refaire une partie de l’équipement en vu d’une prochaine plongée du siphon terminal et de voir une escalade déjà entamée. La météo est excellente, c’est une occasion à ne pas rater. Franck, Hervé et moi sommes partants, Hervé s’étant chargé d’obtenir la permission de Myriam de me laisser partir.
Plan A : Le Jean-Bernard : Michel nous donne le programme : Départ à 7h30 de Toulon pour un rendez-vous le jeudi midi à Samoëns avec Laurent Taranoza puis montée au refuge du Folly (2h). Vendredi matin, montée au B31 (1/2h). 20h d’exploration pour sortir le samedi matin. Fête le samedi soir en l’honneur de xavier Robert qui part travailler au States après l’obtention de son diplôme. Retour le dimanche.
Annexe du plan A : Laurent T nous fait parvenir pour information le compte rendu de la dernière expé au JB. Montée au Folly : 3h en raquettes avec sac de 35Kg. Pour le B31 rajouter 1h. Température 0°C jusqu’à -200 puis 4°C. Vent glacial, douches fréquentes et parcours paumatoir.
Annexe du prologue : Franck se désiste, Topol et Yves hésitent et abdiquent, Alan s’infiltre, Hervé et Laurent K persistent.
Déclenchement du plan B :Mercredi soir 20h le sac est prêt. Michel appelle. 40cm de neige sont tombés. Le risque d’avalanche est trop important : JB annulé mais Laurent T a une idée.
Plan B : La grotte de l’Ermoy : Nouveau programme. Dormir le jeudi soir chez Laurent T à Bourgoin Jailleux. Monter le vendredi à Samoëns. Caler sous terre en fin d’après midi. Désobstruction au fond dans une galerie terreuse, dormir au bivouac et sortir le samedi en fin de matinée. Fête surprise le samedi soir pour Xavier dans une grange de Samoëns et nuit sous tente.
Conséquence du plan B : Refaire les sacs (bouf, duvets, fringues, matériels).
Compte rendu (il était tant) : A 9h on est tous chez Hervé, déjà moins pressés, et pas très emballés à l’idée de dormir à Bourgoin Jailleux (rien que le nom). Michel lance Dévoluy. Les yeux d’Hervé pétillent. Le plan C est engagé.
Plan C : Grotte de l’Ermoy via le Dévoluy : Balader en raquettes, dormir dans la grange d’Alain Paillier à Grand Villard et reprendre le plan B au vendredi soir.
Compte rendu suite : Départ en toy chargée à bloc vers 11h. A 14h on est à Grand Villard. Surprise la cheminée de la maison d’Alain fume. Il est là et on pique nique chez lui au chaud près du poêle à bois. Café, digestif, discussions, on se violente pour quitter cet havre de paix et attaquer le plan D.
Plan D et dernier plan : Monter à la cabane de Baudinard, y dormir, partir tôt le lendemain pour pouvoir rejoindre Laurent T à13h sur le parking des pompiers à Samoëns et reprendre le plan B.
Conséquence du plan D : Refaire les sacs (bouf, duvets, fringues, matériels).
Compte rendu suite et fin : Départ à 15h30h pour le refuge. Rapidement le temps se gâte et s’est dans le brouillard que l’on aperçoit cette petite cabane au pied d’un énorme bloc impressionnant.
1/2h après Hervé nous rejoint. Le brouillard l’a trahi mais il connaît bien ces montagnes. Le temps de s’installer et de casser les 3 bouts de bois qui restent, il fait nuit. Les pieds gelés et habillés comme des bibendomes, on mange un morceau près du poêle, qui parvient malgré tout à réchauffer l’atmosphère. En manoeuvrant sa porte je brûle mes gants. Ouf, c’est ceux d’Alan !
On monte se coucher à l’étage, sous les tôles ondulées et sous un ciel étoilé. Au réveil, l’eau dans les bouteilles est gelée. Nous aussi. On quitte le refuge à 7h30. Le soleil se lève. C’est magnifique. Reparti dans le Toy, on fait une pause sous les falaises des Gillardes pour commenter le projet fou d’Hervé d’atteindre un porche situé au milieu de la verticale de 800m. Les péages s’enchaînent. Il faut mettre le ticket, puis la CB puis demander un reçu. Mais que la vie est compliquée. Nouvelle pause à Cluses pour qu’Hervé achète une paire de bottes. On arrive au lieu de rendez-vous à 13h01 !!! 1 minute de retard en étant parti d’un refuge du Devoluy et après 300km de route c’est du jamais vu. On sent qu’on le payer. ¼ d’heure après les gens de la DDE nous demandent de quitter le parking où l'on mangeait. Hervé déplace sa voiture mais un gendarme vient en renfort. Négociations (Tallarrestation évitée). Le fou rire s’installe. L’expédition est lancée.
Arrivé sur le parking du départ pour le refuge du Folly, on s’équipe. Hervé avec l’étiquette des bottes qui pendouille est une fois de plus remarquable. ½ h de raquettes après, on repaire une entrée sous les falaises. Michel, en éclaireur, s’engouffre ou plutôt se jette dans le toboggan de neige. Ca ressemble aux descriptions faites à Laurent T. Car en fait, aucun d’entre nous ne connaît cette grotte.
Après le toboggan, une petite salle recouverte de concrétions de glace nous accueille. Le début de la grotte se fait donc façon Holiday One Ice. Puis durant les 4h de progression se sera une succession de montées et de descentes, de passages étroits et de belles galeries. Le tout dans une ambiance assez boueuse (Tallargile) et très venteuse. A noter l’extraordinaire passage du Sirocco où il faut passer les yeux fermés les 2 étroitures de sable tant le courant d’air est violent. La progression s’avère plus difficile que prévu. Hervé flanqué comme à son habitude d’un kit énorme commence sérieusement à fatiguer. Les pauses réhydratations s’accélèrent. Finalement on arrive au bivouac.
Il est à la côte +150m. Mais avec tout les puits et les désescalades que l’on a descendu, c’est plus de 300m de dénivelé que l’on vient de faire. Elles sont bizarres les grottes ici. Initialement le but était de continuer une désobstruction, mais le chantier est à 3/4h du camp. Il est déjà 20h et on est un peu fatigué (Tallargument en béton). On décide de rester tranquille et de manger un morceau. Michel, en se rendant au WC le plus proche, glisse en grimpant un ressaut d’1m et retombe sur sa main gauche. Une violente douleur l’envahit. Après la bouf, on se répartit les couchages. Dans les hamacs chauffants : Hervé et Alan. Sur les matelas de sol : Laurent T, Michel et moi. Préalablement, on avait bouché le boyau pour la suite de la grotte avec 2 kits et quelques bâches pour stopper un courant d’air bien désagréable.
Michel souffre du poignet mais pense naïvement qu’une nuit de sommeil effacera son mal. Effectivement, à 6h du matin, quand les bougies des hamacs s’éteignent et que donc tout le monde se lève, la douleur est toujours présente. On immobilise son poignet avec du karimat maintenu par de la chambre à air (Tallarticulation bloquée) et s’est parti. Le retour se passe sans encombre. Michel est vraiment impressionnant. Remontée de puits, passage de fractio plein vide, étroiture, escalade…il est aussi rapide que nous. Enfin quand Tallardeur c’est normal. On ressort en fin de matinée. Sur le chemin du retour on croise une équipe de Vulcains menée par Bernard Lips qui va topographier un bout de première dans les débuts de la grotte.
On mange sur le parking avec un troupeau de Vulcains forts sympathiques et sous un soleil généreux.
Après midi détente à Samoëns pour quelques emplettes (tant que Tallargent), une bonne bière et surtout du Di antalvic, (Tallarnica), prescrit après consultation téléphonique avec Marc le chirurgien Sanarien).
Michel préfère attendre d’être à Toulon pour se faire examiner. Retour sur le parking car la grange où doit se faire la soirée surprise en l’honneur de Xavier est juste à côté. Les Vulcains sont venus en nombre pour l’occasion (Tallarmada).
5 caquelons de fondue remplis des meilleurs fromages du coin garnissent les tables. Le vin blanc coule à flots ainsi que divers digestifs (Tallarmagnac). La pièce finit même par se réchauffer un peu (il doit faire 5°C). C’est donc bien ému (Tallarrière-bouche qui baigne) qu’on monte se coucher sur un lit de paille. Le lendemain matin un petit dèj avec une grande variété de produits nous accueille. Ils ont vraiment assuré ces Vulcains.
Il neige gras. Il ne faut donc pas traîner si on ne veut pas se faire bloquer sur la route. Après un au revoir chaleureux, c’est le départ. On quitte donc le monde bien étrange et bien froid des Vulcains pour retrouver la quiétude de nos massifs varois.
Avant Sisteron, on dégage à l’aide du treuil, la voiture d’une famille de Belges en équilibre sur une réstanque (là Tallar con et après Tallargus qui baisse). Hervé le Saint-bernard a encore frappé. Puis, inévitablement, c’est le passage à proximité de Tallard, cette charmante bourgade réputée pour ces embouteillages et depuis peu pour ces jeux de mots.
Puis c’est l’arrivée à Sanary (Tallarrivée, elle était facile celle-là).
Epilogue : Malgré la déception de n’avoir pas pu descendre au JB, ce week-end prolongé aura été très enrichissant. Le club des Vulcains c’est un autre monde, une autre dimension. Leur terrain de jeux est souvent à plusieurs heures de marche. Dans leurs cavités ils tendent l’oreille pour entendre une crue éventuelle. Dedans il fait froid, dehors c’est pire.
4 jours durant lesquels on s’est bien gelé mais bien marré. Sauf Michel, quoi que. Après radios il s’avère qu’il n a rien de cassé. Une bonne atèle durant 2 semaines et ce sera reparti.
Laurent