Cette année, c’est un week-end complet qui est organisé autour du handicap pour faire découvrir les activités de pleine nature. Canyoning et randonnée sont au programme !
4 jeunes déficients visuels font partis de l’équipe. Les difficultés visuelles entraînent une mauvaise vision de près comme de loin, une perception des reliefs inexistantes, des difficultés dans la perception des contrastes… c’est donc un véritable défi que nous nous lançons pour accompagner ces jeunes dans des activités où les déplacements sont de nature très variée et glissants.
22.04.2018 :
Les niveaux d’eau sont hauts étant donné les conditions climatiques de ces derniers temps. C’est donc le canyon de la balène qui est choisie dans le Verdon, à Moustiers ste Marie, pour ses cascacdes peu hautes et son débit d’eau moyen.
Notre guide du jour, Willy, nous amène au point de départ qui sera aussi notre lieu de pique-nique ensoleillé. Et c’est ainsi que les combi néoprène sont essayées : moment risible de la journée. Chacun tente de pénétrer dans ces tissus dans des positions plus comiques les unes que les autres.
Enfin équipés, nous mettons une corde dans un arbre pour montrer les techniques de descente avec descendeur en huit. Chacun peut se sentir tenu dans son baudrier.
Et c’est l’heure de la marche d’approche le long du filet d’eau. La perception des reliefs est compliquée pour chacun, mais nous les guidons et leur évitons les branches. Ils acceptent notre aide dans une bonne humeur générale. Les rôles s’inversent : quand une difficulté est passée, un petit ressaut, un mini toboggan, à leur tour, ils se mettent en position pour nous aiguiller.
La première cascade, appréhendée par certains, est passée avec succès et les toboggans s’enchaînent.
Willy nous installe même une tyrolienne qui s’enchaine avec une petite cascade. Plus on avance dans le canyon, plus la démarches de ces jeunes est facilitée. Ils sont de plus en plus à l’aise et le rythme de progression s’accélère.
Le plus dur fut la marche retour : ça grimpe sec pour retourner à la voiture, mais tous se racontent leurs moments préférés de la journée.
23.04.2018
Le lendemain, nous nous attaquons au mythique sentier martel. Le pas sûr, nous commençons à descendre les premiers escaliers qui nous mènent au bord du Verdon. Il ronronne ! Chacun a une carte adaptée, soit en gros caractère, soit en braille. Des éléments sont à trouver : couloir Samson, tunnel du Baou, tunnel du Trescaïre, tunnel des baumes que l’on contourne par un escalier métallique . Carte en main, ils nous montrent le chemin. Des lampes puissantes ont été prises pour traverser les tunnels. Le tunnel du Baou est long de 650m environ. Certains jeunes perdent encore de leur capacité visuelle dans le noir. A ceci s’ajoute que les tunnels sont plein d’eau ! On marche de rocher en rocher. Il commence à faire froid car la traversée est du coup un peu longue. Le retour se fera pieds nus, c’est décidé ! Enfin la sortie ! on se réchauffe au soleil pour peu de temps car le tunnel du Trescaïre nous tend déjà les bras. Les 110m sont plus rapidement passés et nous continuons notre chemin. Passage par le belvédère du Trescaïre.
Peu après, nous grimpons jusqu’à une baume qui sera le lieu de notre pique-nique.
Le retour se fera effectivement les pieds mouillés, tant pis, ils sècheront plus tard.
En bilan de ces deux jours : une prise de confiance dans les déplacements spectaculaires ; une prise en compte de l’autre ; entraide et solidarité ont également fait parties de ces deux sorties. Une expérience à renouveler.
Commenter cet article