11 et 12 juin 2016
Participants GAS :
Zette et Myriam à la gestion, jusqu’au bout de la nuit (ce qui se révèle être juste au propre comme au figuré !)
JC et Patou : gestion pour évacuation
Laure : ASV
Départ de l’équipe ASV : 10h du PC. La descente est lente et régulière jusqu’à la salle du camp où se trouve la victime fictive. Mais où est-elle ? « Allo PC, qui est à la victime ? – Laure – OK, terminé »
Oh, quelle chouette idée ! Me faire chouchouter, patienter dans un point chaud savamment construit, se faire servir (J’adore !), et surtout me faire remonter tranquillou dans les 100m qui me sépare de la surface ! Parfait !
Telle était mon idée…douces illusions.
Je me glisse alors dans un amas de blocs, simulant une chute. L’équipe ASV (Cathy, Sophie, Fred, Sébastien et Gildas) s’affaire autour de moi. Les gestes sont assez précis et rassurants. Les rochers tentant de ne faire qu’un avec mon corps rendent la position rapidement très inconfortable, mas j’en suis sortie assez vite et surtout en sécurité.
Le point chaud est ensuite installé et ma cabane chauffée est très confortable pour commencer à attendre, attendre attendre.
Sophie veille sur moi après avoir fait un bilan complet avec Cathy.
Puis l’on se fait joyeusement servir par Gildas : une soupe, mes sandwichs, café, capuccino : toutes nos demandes sont satisfaites. J’ai le bon rôle.
Et vient la mise en civière. On teste celle qui est la plus adaptée. Puis je suis « ligotée » et prête à partir.
La coordination des équipiers pour faire circuler la civière est parfaite grâce, entre autre, à la lecture du terrain experte de Denis qui donne les ordres.
Premiers puits : super/
Et en haut... les ennuis commencent.
« Traction ! » « Stop, ça bloque ! »
Je confirme, la tête et le torse écrabouillés contre la paroi…chouette moment !
Sophie prend les choses en main efficacement. On recule, on passe un peu plus haut et me voilà sortie de cette étroiture.
La gestion de mon stress par l’équipe a été super du fait d’une écoute et d’une réactivité appropriée.
Une fourmilière s’active autour de moi. A un moment je suis presque gênée de me dire que tout ça, c’est à cause de moi…mais euh, au fait, c’est pour de faux !
La civière continue son chemin entre les mains expertes, chacun tenant son rôle, chacun avec son caractère. Certains me chouchoutent, d’autres m’engueulent…mais globalement les gens m’explique et me rassure.
Bientôt la sortie… il ne reste que l’étroiture à la base du premiers puits. Je ne vois pas la difficulté. On passe tellement facilement à pieds ! Je sens pourtant les gens autour de moi élaborant des stratégies. Ils semblent inquiets et perplexes. Je suis engagée sur le côté. Tout va plutôt bien. Un premier blocage, changement de « tracteur/tireur », et ça passe. Ouf, je respire. Le bout du tunnel n’est plus très loin. Léger virage avant la sortie…chouette! un petit défi supplémentaire. Chacun force dans des positions plus qu’improbables et inconfortables. On essaie de soulever, de passer en force. Je me tire vers le haut avec mon bras gauche pendant qu’à droite je me repousse du mieux que je peux pour soulager mes coéquipiers. Le corps monte, mais la civière ne suit pas.
STOP !!!
On me recule d’une dizaine de centimètre et on m’aide au débrêlage. Je sors de cette civière pour finir l’étroiture en mode bibendum (j’ai toujours le duvet), suante et tremblotante.
« Je crois qu’il faudra élargir s’il y a un vrai blessé ...» pense tout haut un des équipier. Oui, oui, je crois bien aussi. Et mes courbatures et les marques sur mon corps le lendemain le confirme aussi !
Un dernier effort pour tous, un dernier puits et la civière est sortie du gouffre à 00h30. Ouf !
En tout cas, cela faisait bien longtemps que je n’avais pas été dans la civière et cela reste une sacrée expérience ! Parfois angoissante, mais très révélatrice de la solidarité du monde spéléo que j’affectionne tant.
Toutes les personnes présentes ont été sérieuses et sécurisantes et mercis à mes anges gardiens féminines !
Laure