Rappel historique :
Les grands travaux au Caveau se sont déroulés essentiellement de 1993 à 1994. De nombreux spéléos de différents clubs, surnommés les «cominis rampants, se sont succédés pour atteindre dans la douleur la côte -300 puis -341, le fond actuel. Ils ont fait un travail de dingue (ceux qui ont vu le siphon me comprendront). Dégoûtés par cette fin brutale, ils ont, dans un baroud d’honneur, tenté le tout pour le tout (enfin j’me comprends). Michel Guis a même tenté la plongée. Mais c’était bien trop étroit. Il a sondé de la palme et estimé la profondeur à 3m avec un départ sur la droite.
Résumé du projet Caveau du GAS :
Pour plus de détails sur ces sorties, voir les comptes rendus sur le blog.
Quand le 23 avril 2007, Yves, encore jeune spéléologue, souvent accompagné de Jean-Marie, fini par atteindre le siphon terminal, à force d’incursions répétées, c’est la révélation. Le niveau d’eau a baissé ! Yves l’estime à 1m de profondeur. Que c’est t-il passé ? Le souffle puissant aurait-t-il pu casser une coulée, un bloc ? Le siphon n’est peut-être pas si grand. D’après Yves, la grande faille pourrait contenir des sacs. Il suffirait donc de pomper l’eau et de la transvaser dans des bigbags étanches pour pouvoir commencer la désobstruction. C’est sous cette forme, qu’Yves nous parle du projet.
Le 4 juillet 2007, lors du déséquipement d’une opération CDS, Franck en profite pour faire quelques repérages. Il confirme la possibilité de stockage des sacs et du peu de profondeur du siphon (0.80m). Mais devant l’insistance de quelques spéléos varois, il lance le projet Cyclopibus.
De septembre 2007 à septembre 2008, 20 sorties ont lieu dans ce trou mythique (recherches, désobstructions, premières et topographie), dans des conditions difficiles. Parallèlement, la réflexion continue sur l’organisation et les techniques de pompage. Finalement c’est l’envie d’attaquer le Caveau qui nous fait déséquiper le Cyclo. (Eh oui, ça n’est pas vraiment fini).
A peine les cordes lavées et contrôlées que le 20 septembre 2008 elles sont plongées dans les entrailles du Caveau. A la deuxième expé, le 4 octobre, Topol, Yves et moi avons les pieds dans le siphon. C’est la première fois que je le vois, et c’est une déception. La faille paraît inutilisable en stockage et la base du puits n’est pas très grande. Yves avoue qu’il voyait ça plus grand.
Le 18 octobre, bien que les kits soient prêts (pompe de cale, bigbags, polyane découpé et mis en forme pour rentrer dans les sacs, tuyaux, crépine, amarrages, perfo,….), on fait une dernière reconnaissance. C’est à nouveau une déception. L’endroit où l’eau s’infiltre est bien à 3m de profondeur, comme l’avait dit Michel. Qu’à cela ne tienne, l’opération pompage sera lancée rien que pour avoir une notion sur le volume total du siphon. Mais c’était sans compter sur la météo. Après 4 ans de sècheresse, la pluie est tombée durant des mois entraînant des crues exceptionnelles dans tout le département. Profitant d’une accalmie de quelques semaines, c’est seulement le 8 mai 2009, qu’avec Yves, on part faire un état des lieux. Nouvelle déception : L’arrivée d’eau alimentant le siphon est trop importante pour lancer un pompage. Il faudra attendre la prochaine période de sècheresse.
Le 3 octobre 2009 c’est le déséquipement.
Données recueillies :
Longueur du volume d’eau : 10m
Volume visible du siphon : 2.8m3
La faille est irrégulière. Le tableau ci-dessous représente les différents tronçons. La profondeur du tronçon N°6 est une moyenne car le fond forme un entonnoir par où l’eau passe. Le fond de cet entonnoir est à 2.2m. A partir de là, l’eau semble partir à l’horizontal.
N° de tronçon | Longueur | Largeur | Profondeur | Volume |
1 | 2 | 0.2 | 0.1 | 0.04 |
2 | 1.5 | 0.4 | 0.3 | 0.2 |
3 | 2 | 0.5 | 0.4 | 0.4 |
4 | 1 | 0.6 | 0.7 | 0.4 |
5 | 1 | 1 | 0.7 | 0.7 |
6 | 1.5 | 0.6 | 1 | 0.9 |
7 | 1 | 0.4 | 0.5 | 0.2 |
TOTAL | 10 m | | | 2.8 m3 |
Conclusion :
Le Caveau est, d’après les spécialistes, idéalement placé (carrefour de failles). Le siphon terminal se trouve à la côte -341m. Il absorbe, lors de fortes pluies, une quantité d’eau incroyable. Il a donc un potentiel énorme. La rivière est-elle encore loin ?
Trahi par la météo, le GAS n’a pas pu apporter sa pierre à l’édifice. Ce n’est que partie remise mais il faut savoir être patient. J’espère, c’est presque malheureux de dire ça, que la prochaine période de sècheresse ne tardera pas trop. D’ici là, on pourra toujours réfléchir pour améliorer la technique et le matériel à utiliser pour pomper rapidement et stocker sans difficulté 3m3 d’eau. J’ai d’ailleurs une petite idée sur la question…
Laurent