Lieu : Planesselve, var
Participants GAS : Yves et Laurent
Participants divers clubs : Jacques plongeur d’Orléans
Compte rendu : Abandonné par mon collègue Jean Matthieu, c’est seul que je retrouve les 2 anciens, vers 10h30, sur le parking des Rampins. L’objectif du jour est triple : sortie d’initiation pour Jean Matthieu (ça c’est fait car il dort encore avec une tribu de kangourou dans la tête), montrer la rivière de Planesselve à Jacques et surtout tenter une jonction orale avec Yves qui sera au fond de Kourou.
A 11h Jacques et moi rentrons dans les Rampins. Les montres ont été synchronisées, le plan échafaudé. D’après les reports topo, Kourou est situé à proximité d’une cheminée de Planesselve côté œil de Luc. Depuis le temps que Yves creuse dans Kourou, il est temps de savoir si il est dans le vrai.
Seulement 2 et chargé d’un petit kit, nous progressons rapidement. La voûte mouillante est assez basse. Le laminoir sortie salle des sables n’est pas ensablé. Notre premier rendez-vous avec Yves est prévu à 13h00 au bas de la cheminée. Armés de sifflets nous devons essayer de nous faire entendre. 11h50 salle des fistuleuses. Je ne me souvenais pas que les boyaux étaient si étroits. Mais le pire est à venir. Ca y est, nous sommes dans le réseau de Planesselve, l’œil de Luc est passé. Il est 12h05. Nous avons trop d’avance sur l’horaire mais pas assez pour faire l’aller retour dans la rivière. Nous commençons donc par la visite du réseau de la Ruine.
12h40 nous sommes au bas de la cheminée. Jacques part balader dans la galerie. Je l’entends dire : »j’ai l’impression que ça sent l’encens », puis « tu devrais venir voir j’entends quelque chose ». Arrivé à sa hauteur, l’odeur d’encens est indéniable mais la cheminée où il se trouve paraît sans issue. La truffe au vent je remonte la piste et met la tête dans un petit boyau glaiseux. Instantanément, je sais. Ce courant d’air parfumé, il n’y a aucun doute. Je l’imagine, je le vois, Yves, au fond de son trou, un bâton d’encens à la main, cherchant, comme à son habitude depuis des mois, le courant d’air pour savoir où creuser. Le casque rentre à peine dans ce boyau mais je parviens à passer la tête. Je cri. Sans aucune surprise mais avec une joie immense, un son me revient. Il est là, l’animal, terré quelque part. A mains nues, je désobstrue sans difficulté le boyau colmaté de glaise et m’engage. Euphorique, je me bats dans cette étroiture glissante et remonte sur 2 mètres. Ca s’élargie. Je suis maintenant au bas d’un puits de 6m. Le dialogue avec Yves est maintenant plus net mais toujours inaudible. Il y a de la place pour 2 et Jacques me rejoint. Je remonte en escalade. A 4m une lucarne apparaît. Elle donne accès à une grande faille d’au moins 10m de long et 1m de large. Les réponses de Yves sont encore plus nettes. On y est presque, il est à quelques mètres seulement. La lucarne est trop étroite pour passer mais ce n’est pas grave. C’est gagné, la jonction est faite.
De retour dans la galerie, et après avoir mangé un morceau, nous attaquons la promenade touristique dans cette magnifique rivière dont les berges de sable sont vierges de traces de pas. Nous imaginons que bientôt nous croiserons dans cette galerie des groupes entiers.
A 16h30, nous sommes dans la lumière et la chaleur de l’été. Le retour s’est fait sans encombre mais en se disant que s’est sans doute la dernière fois que l’on en chie dans ces laminoirs rasqueux.
De retour au parking, Yves nous attend. Egale à lui-même, il paraît content. Tel le Droopy moyen il cache sa joie.
Kourou va jonctionner sous peu avec le réseau de Planesselve. Une économie d’une à deux heures d’explo parfois difficile. Un accès à la rivière assuré tout au long de l’année (plus de problème avec la voûte mouillante). Seul bémol, Kourou n’est pas un trou pour débutants car il comporte quelques passages techniques et de nombreuses étroitures. On n’est pas près de voir des groupes d’enfants dans la rivière. Les Rampins et le reggaie de Néoules ont encore de belles années devant eux.
Bravo Yves pour ton acharnement et les heures passées. Comme quoi la folie ça a du bon parfois.
Laurent
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