Récapitulatif des événements ayant conduit à la jonction.
Samedi 26.11.2011 :
Pour la énième fois, je viens donner un coup de main à Yves à creuser au fond de Kourou. Mais cette fois, il m’affirme ne plus être loin de la jonction. Voici l’état d’avancement des travaux en ce début d’après midi.
Effectivement, nous ne sommes qu’à 50 cm du puits remontant, mais un tas de cailloux obstrue le passage, et le pousser vers le fond est impossible. Donc, évacuation vers l’arrière en milieu très confiné…
… de 3 ou 4 gros sceaux que Yves et Jérôme se chargent d’acheminer jusqu’à la base du P6,5 !...
Ensuite, 2 trous… et nous ressortons confiants sur l’issue de cette séance de travail. A tel point que Yves prévient tous les spéléos qui se sont intéressés à son odyssée, que la jonction est pour demain !!!
Dimanche 27.11.2011 : Beaucoup de monde pour l‘apéro dominical.
Après un bon repas, une dizaine de personnes partent sous terre pour une ultime séance. Mais la roche résiste. L’amertume se lit sur les visages.
Lundi 28.11.2011 :
Dès le matin, Yves, plus remonté que jamais, reprend les travaux avec Jérôme.
Ils sont déjà ressortis quand j’arrive en fin de matinée, suivi par Olivier. Un casse croûte vite avalé et nous voilà partis sous terre.
Les deux travailleurs du matin nous laissent la place. Olivier part devant (« un vieux compte à régler avec un gros bloc », me dit-il). Je le talonne de très près. Après ¼ d’heure d’acharnement sans succès, il me laisse la place.
Voici dans quel état est le fond de l’ « HSP avenue » au moment où je reprends les travaux.
Il s’agit de pousser 2 gros blocs, tombés derrière l’ouverture avec une binette de jardinier et une longue tige de bois. Puis de pousser les cailloux du sol vers l’extérieur pour élargir le passage par le bas.
Après 1/2h de combat, l’ouverture me semble suffisante.
Je demande alors à Yves s’il veut que je ressorte pour qu’il puisse faire la première.
Je reçois en retour un « non » catégorique et me fais même engueuler de ne pas être déjà passé.
Je me glisse donc par l’ouverture, cm par cm, en vidant plusieurs fois mes poumons ! La frénésie s’installe et les cris de joie fusent de toutes parts. De l’autre côté, je reconnais le fond de la cheminée exploré en première avec Laurent lors de la jonction orale (voir article du 2.10.2011).
Il ne me reste plus qu’à ratisser les 10 ou 15 cm de cailloux qui jonchent le sol. Je le fais fissa car les trois autres compères sont déjà engagés dans le boyau, avides de me rejoindre.
Après déblaiement, l’étroiture finale semble être un boulevard par rapport à son état lors de mon passage !... Seul Jérôme forcera un peu pour passer.
Le passage de Yves semble orgasmique et la joie se lit sur son visage. Je leur indique le chemin de la rivière qui passe par la corde que nous avions laissé en fixe avec Laurent. Une fois dans la rivière, nous ne manquons par de faire un bras d’honneur à l’œil de Luc par lequel nous n’aurons plus à passer pour atteindre la rivière souterraine de Plannselves, même l’hiver, en crue !...
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