Au détour d’une conversation avec Arnaud, on se dit qu’il y a un moment qu’on n’a pas fait une sortie club. Rencontrer de nouvelles personnes, s’enrichir des expériences des autres, mais surtout raconter des conneries avec tout le monde… ça nous manque !!!
Je propose la Castelette. Arnaud trouve que c’est une très bonne idée : ludique, accessible à beaucoup de spéléos. Je l’avais en tête : écouter deux ou trois légendes urbaines (voûte mouillante…), ça promet, nous verrons bien. Un message sur le groupe, et Paul G. nous rejoint.
C’est une cavité spéléo par excellence : accessible, variée, elle offre un peu de tout. Ça monte, ça descend, il y a des étroitures, des concrétions, mais surtout de l’eau… Bref, un beau panel de ce que l’on peut découvrir sous terre.
Petite discussion technique sur la néoprène, Paul G. le local de l’étape, nous conseille de la garder durant toute la sortie. Ce fut la meilleure décision pour gagner du temps. Malgré que je sois « l’homme-torche », tout s’est bien passé. J’avais une 4 mm, mais une 2 mm aurait suffi. (Je suis prêt à affronter Thanos, easy!). Arnaud avait une 5mm et Paul G. une 2,5mm.
Nous entrons par l’entrée artificielle. (Petit pensée « RaeRae », mais version terre. Ceux qui n’ont pas la référence, je pourrais vous faire un dessin… en fait non)
J’équipe, je loupe un amarrage à la descente, à peine 15 min sous terre, je dois déjà une bière à tout le monde. Merci à Arnaud et Paul G. qui me donnent 2-3 tips pour l’équipement. Pendant que j’équipe ils se jaugent subtilement à savoir qui a la plus longue …expérience : « je ne sais pas si ça fait longtemps que tu fais de la spéléo mais avant mon initiateur je faisais toujours comme çà et puis maintenant j’ai changé et ça marche beaucoup mieux » ; « ils sont bien ces nouveaux mousquetons freino, à l’époque on n’avait pas ça, d’ailleurs je suis toujours à l’ancienne avec mon vieux mousqueton » ; etc.
Comme d’habitude, nous avons pris beaucoup de matériel, "au cas où". Un petit rappel de 25 m, ce sera le seul. On progresse dans le lit de la rivière et arrivons à "la Méduse", un ressaut de 4 m bien équipé. Ce n’est pas tous les jours qu’on chevauche une méduse. Une première fois, ça compte toujours.
Ensuite, nous arrivons à la fameuse voûte mouillante, légende de la cavité : entre ceux qui seraient restés bloqués, ceux qui ont vus des choses se déplacer dans l’eau… Le bassin est grand, il y a de l’espace. Moins de 3 m à franchir, çà frotille, mais pas de difficulté particulière. Quand on la met dans le ratio de l’ensemble de la cavité, ce n’est pas grand-chose.
Nous poursuivons dans la rivière : vasques, cascades dans les gours, eau limpide… Peut-être la plus belle partie de la cavité. Nous atteignons le chaos de blocs, qui mène à la grande salle. Heureusement, un fil d’Ariane est installé, car c’est très paumatoire. Petite pensée pour ceux qui ont trouvé le cheminement. Au milieu, Arnaud ne manquant pas d’humour me dit : « T’imagines si ça bouge ? » C’est clair, on dirait un mikado géant : mieux vaut ne pas retirer le mauvais caillou. D’ailleurs, à un moment, j’ai malencontreusement déplacé un petit caillou de 2 cm avec mon pied, il y a eu un grondement, Heureusement, Paul G., avec son entraînement de crossfiteur, a maintenu l’étroiture le temps que je remette le caillou en place. Ouf !!! (Nouvelle légende urbaine).
Une fois sortie du chaos de blocs, la grande salle est là, elle est grande, très grande, bref c’est une grande salle. Là aussi j’ai eu droit à : « quand on a commencé à avoir des vraies lampes on a pu voir l’immensité de la salle, ce n’était pas la même avec les lampes a carbures ; déjà quand je suis passé de l’acétylène à la lampe 13 leds, qui était une révolution à l’époque, … » Nous poursuivons dans la rivière : encore de très belles cascades, avant d’entrer dans le canyon. Le canyon est spectaculaire,
très haut et assez long. Nous optons pour le « sentier aquatique » : alternance de marche avec de l’eau jusqu’à la poitrine et de nage. Cela nous a fait gagner un temps fou, et en néoprène, pour l’homme torche c’est très agréable. L’autre option consiste à progresser en opposition à 3 m au-dessus de l’eau, en posant des mains courantes …
Nous atteignons la salle du siphon. Dernier cheminement à quatre pattes avant d’y arriver : le fameux siphon, rien d’extraordinaire sauf que l’on peut continuer en plongée bouteille. Petite pause. Nous décidons de manger dans la salle du siphon, en prenant le temps de discuter.
La progression retour fut tout aussi belle.
Pour conclure cette cavité est magnifique. C’est exactement ce qu’on imagine de la spéléologie quand on n’y connaît rien. Elle est dominée par l’eau, mais sa diversité de paysages souterrains est incroyable. Il faut y aller pour une chose : voir l’enchainement des cascades dans les gours (Un gour est une vasque de calcaire concrétionné).
Petite équipe de trois au top : dommage pour ceux qui n’ont pas pu venir. Avec la marche d’approche, nous avons mis 5 heures A/R, dont 4 heures sous terre. Le rythme était normal, pas de temps mort, on a pris le temps d’apprécier. Nous sommes tous les trois sortis avec le sourire : une belle sortie, pas trop physique, et des paysages à couper le souffle. Est-ce que l’eau est froide ? non, elle est vivifiante mais avec l’effort c’est transparent. Par contre pour ceux qui se posent la question : elle est mouillée et çà on n’y peut rien !!!!
Bon, j’ai essayé de filmer, mais il reste quelques réglages à faire, on ne peut pas être bon partout…je vous invite à venir la découvrir par vous-même, sinon vous pouvez aller voir sur internet les photos du photographe Philippe Crochet.
Nous avons fini par casser la croute et boire une bière…car comme le dit si bien Micka : « une sortie du GAS, il y a toujours une bière, toujours… »
À vos combis, bouées, brassards, on y retourne quand vous voulez, sans hésiter !